mardi 27 mars 2007

Kaapitalisme

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Interprétation du dessin intitulé Kaapitalisme


A travers cette aquarelle, j’ai voulu illustrer les effets négatifs du capitalisme aveugle sur les pays développés dont l’argent et la quête du profit à court terme est le moteur.

La ville représentée par ses immeubles et le flot de voitures qui dessinent le contour des rues, symbolisent l’industrialisation et ce qui a longtemps été perçu comme un progrès. Les hauts bâtiments ne sont pas sans rappeler les tours d’immeubles des quartiers dits sensibles, dans lesquels sont regroupés les hommes, tel du bétail, et dont leur seule occupation possible est d’aller au charbon pour nourrir les actionnaires de leur entreprise.
L’absence de silhouette humaine et la prédominance de couleurs sombres marque le manque d’humanité de ce système où la valeur des personnes ne compte pas, les licenciements et les délocalisations arbitraires peuvent s’effectuer pour le bien du sacro-saint profit économique en dépit de toute éthique. Les conséquences de cette compétition sont entre autre l’accélération de la dégradation de l’environnement par l’accumulation des gaz à effets de serre empoissonnant l’air et représentée par les gros nuages verdâtres, produit direct des pots d’échappement des voitures, seules lumières artificielles dans ce paysage lugubre, et de la surproductivité industrielle laquelle vient épuiser les réserves naturelles.

L’ombre noire qui occupe une grande partie de la mer, peut être perçue comme une marée noire qui vient s’écraser contre les rochers en bordure du continent. Je tiens à préciser que ce n’est qu’une coïncidence avec ce qui s’est passé en Chine à Harbin dans la rivière Songhua où l’explosion dans une usine a répendu sur plusieurs kilomètres une nappe de benzène.

La nuit recouvre cette ville asphyxiée, symboliquement la Lune nous informe sur nos besoins naturels, nos automatismes quotidiens, nos habitudes inscrites dans notre inconscient depuis l'enfance ainsi que notre rapport à la dépendance. Ici, la Lune est attaquée par des nuages de pollution, elle vient se refléter dans une flaque de pétrole ou autres produits toxiques, les besoins naturels ne sont plus sains, la drogue, l'alcool, le tabac, la télévision, les jeux vidéo sont autant d'addictions prisées dans les grandes villes et qui permettent à leurs usagers de s'évader un court instant de la réalité. Néanmoins cette fuite n'est qu'un leurre, un paradis tout aussi artificiel et dangereux que le monde que l'on tente de fuir.

La Lune agit par mimétisme, ainsi elle est l’image de la mère, de sa relation avec elle. La mère est la Terre, c’est elle qui nous porte, nous fait grandir ; l’absence de morale dans une société où l’argent est roi, s’apparente ainsi à un rejet de ses origines, de son appartenance à la communauté des hommes, c’est une insulte vis-à-vis de sa mère nourricière. La Nature est ce qui peut nous faire prendre conscience de notre lien avec l’univers, c’est le lien social le plus fédérateur qui puisse exister car nous avons tous les mêmes droits et les mêmes devoirs vis-à-vis d’elle, elle est là pour nous rappeler que nous sommes ses enfants et elle ne se soucie pas de notre couleur ou de notre religion, sa loi est universelle et naturelle.

Enfin, les billets qui tombent du ciel pour tomber dans la mer, symbolisent l’énorme gâchis financier généré par ces sociétés qui vivent au dessus de leurs besoins, mais qui se sentent obligés de consommer pour le bien de leur économie de marché, la société leur rappelant sans cesse via les médias et la publicité, que le bonheur s’achète et est un bien de consommation comme un autre. A chaque désir matériel réalisé, un autre vient se substituer, à chaque fois ils pensent atteindre le bonheur mais leur plaisir n’est qu’éphémère et leur quête sans fin.

C’est un véritable cercle vicieux qui vient alimenter ce système capitaliste. Le vice se manifeste par le serpent, en l’occurrence un anaconda roulé sur lui-même et qui est l’illusion du dessin (cf. image jointe).
Représentation du diable dans la christianisme, j’ai utilisé cet animal non pas en référence à cette religion, mais car il représente chez moi ce qu’il y a de plus effrayant ; ces reptiles immenses capables de manger un gnou, un homme ou même un crocodile reviennent de façon récurrente dans mes cauchemars depuis l’enfance. J’ai une certaine phobie des serpents géants (par chance, on en a pas trop en France!), je ne pourrai pas vous expliquer pourquoi.
L’anaconda, python ou boa, étouffe ses victimes progressivement, en les entourant de leurs anneaux ; cette manière de tuer ses proies est une métaphore du capitalisme aveugle, qui nuit de manière irréversible à l’espèce humaine dans la mesure où son environnement, sa planète est mise en danger.

La tête du serpent est proche de sa queue, ainsi cette quête du profit à court terme est vouée à l’échec, c’est un système qui finira par se mordre la queue, car à force de maltraiter la planète, celle-ci finira par se venger et nous n’hésitera pas à nous rappeler qu’elle était là bien avant nous. L’accroissement des catastrophes naturelles, telles que typhons, tempêtes, tremblements de terre, sont déjà des étapes de cette reprise en main de la nature pour se sauver et tenter de réveiller l’humanité.

Pour terminer, le nom Kaapitalisme attribué à cette aquarelle, est bien sûr une référence au capitalisme, moins évident pour ceux qui ont coupé les ponts avec leur enfance, est Kaa, nom du serpent dans le dessin animé de Walt Disney (autre grosse industrie créatrice d'illusions) Le Livre de la jungle.

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